La liberté pédagogique selon le ministre de l’Éducation nationale

Blanquer

Le ministre de l’Éducation publie ce jeudi quatre circulaires et signe un guide très précis à destination des professeurs. Objectif : améliorer le niveau en lecture et en écriture. Une première qu’il nous explique en exclusivité.

Les réponses fusent. Ce n’est pas tant que le ministre a peu de temps, entre la pause déjeuner et un avion à attraper. Jean-Michel Blanquer, surtout, piaffe d’impatience. Voilà des mois qu’il attendait de dévoiler sa batterie de mesures censées redresser la courbe des résultats scolaires des petits français, en maths et en lecture. Son arsenal ? Quatre circulaires signées de sa main, sur le français et les mathématiques, qui seront publiées ce jeudi au « Bulletin officiel », et un épais « guide » de 130 pages entièrement dédié à l’acquisition de la lecture au CP. Un travail « issu d’une intelligence collective », plaide-t-il. Un signal de fermeté très politique, aussi, lancé à destination des familles.

Les textes publiés ce jeudi instaurent-ils une pédagogie officielle de la lecture et du calcul, que devront suivre tous les enseignants ?

JEAN-MICHEL BLANQUER. L’idée n’est pas d’homogénéiser les pratiques mais de créer une référence commune. Ce n’est pas la même chose. Bien des manières de faire sont possibles pour les professeurs. Mais il y a un cadre et je crois que beaucoup d’enseignants l’attendaient. La liberté pédagogique n’a jamais été l’anarchisme pédagogique. C’est d’ailleurs beaucoup plus sécurisant d’avancer à la lumière de ce que l’institution a défini, sur la base de la recherche. La clarté libère.

Les recommandations sont très précises. Comment vérifier qu’elles seront appliquées ?

J’ai une grande confiance dans l’action des professeurs. Ils recherchent par définition la réussite des élèves et ces textes vont les aider dans ce sens. Les inspecteurs de l’Éducation nationale sont aussi à leurs côtés. Certains regrettaient de ne pouvoir intervenir, quand ils constataient telle ou telle mauvaise pratique en classe, en l’absence de texte national de référence. Désormais, il y en a un, qui est le produit d’une intelligence collective, réalisé sur la base des recherches les plus avancées pour apprendre à lire, écrire, compter. Je ne l’ai pas écrit seul sur un coin de table ! Ne nous trompons pas d’objectif : la liberté pédagogique est un moyen mais la finalité est la réussite de tous les élèves.

Comptez-vous modifier les programmes ?

Non, je souhaite simplement qu’ils évoluent. Le conseil supérieur des programmes a commencé à s’y atteler, par exemple en retirant la notion de « prédicat » (NDLR : une nouvelle notion de grammaire très critiquée). Le ministère va aussi ajouter aux programmes, conçus sur des cycles de 3 ans, des repères permettant de fixer ce qui doit être acquis à la fin de chaque année. Ces repères seront parachevés d’ici à l’été.

Le guide sur la lecture présente la méthode syllabique pure comme la seule efficace. Les méthodes mixtes, utilisées par de nombreux professeurs, sont-elles à bannir ?

Entre quelque chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique – il ne peut y avoir de « compromis » mixte. Ce sujet ne relève pas de l’opinion, mais de faits démontrés par la recherche. C’est très clair, et j’aimerais vraiment que ce débat soit une fois pour toutes derrière nous.

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