La dictée comme méthode

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Le titre est pour le moins provocateur. «La dictée n’a plus de sens» : l’exercice a-t-il encore sa place au collège ? ». Ainsi Le Figaro entend-il jeter une énième fois un pavé dans la mare concernant la baisse dangereuse du niveau d’orthographe en France, notamment celui des élèves de CM2 depuis 1987. Marronnier en temps de vacances ou urgente préoccupation ?

Par Hélène Bodenez, Présidente d’Une Dictée Par Jour, professeur agrégé de lettres modernes et par Béatrice du Mesnil du Buisson, secrétaire générale d’Une Dictée Par Jour, professeur certifié de lettres classiques.

Pour moi « ça marche » !

La dictée qui reste une épreuve d’examen ou de concours est ainsi régulièrement dépréciée. À la question du grand quotidien, les commentaires sur les réseaux sociaux répondent, d’ailleurs toujours les mêmes, faisant un buzz opportun pour les journaux. Entre traumatismes d’enfance, laxisme pédagogique, paresse mise sur le compte du manque d’heures et de moyens, répétition peu ludique, tout est bon pour vilipender la vieille dictée rébarbative qu’il faudrait changer, rendre plus ludique voire supprimer purement et simplement. D’ailleurs, rétorque sur Twitter Michèle Dresler, Docteur en sciences info-com, « Utiliser le déterminant LA (la dictée) n’est pas appropriée. Il existe plusieurs types de dictées. ». Fermez le ban !

Et pourtant, quelles vertus elle recèle ! Progresser en orthographe, renforcer ses compétences à l’écrit, quel que soit son âge, avec la dictée comme méthode, rien de plus efficace au contraire ! C’est ce que dit encore l’article du Figaro par la voix d’une étudiante, Héléna, en deuxième année de licence d’économie-gestion à l’Université de Cergy « Depuis deux ans que j’ai pris l’habitude de faire une dictée en ligne par jour (serait-ce avec notre site Une Dictée par Jour ?) je suis passée d’environ 13 fautes à 6, confie-t-elle. C’est d’abord un travail de mémorisation. Et je constate que pour moi ça marche. »

La jeune étudiante s’excuserait presque de l’avouer avec son « pour moi » ! Mais cette méthode d’orthographe par la dictée fonctionne pour tous, à moins d’un diagnostique réel de dysorthographie. Oui, la dictée régulièrement réalisée, avec une grande concentration reine des puissances à l’école, fait vraiment progresser. Et lire ne suffit pas comme le croient tant de parents désemparés.

Des lycéens et des étudiants freinés dans leurs ambitions

Pour apprendre à écrire, il faut s’entraîner à écrire. À écrire proprement. Et de manière manuscrite. Combien de lycéens et d’étudiants sont injustement freinés dans leur ambition lors d’un examen ou d’un concours écrit, car peu entraînés à écrire lisiblement, rapidement, sans fautes et selon les codes, sur papier ?

Comment ne pas rappeler ici l’enquête de chercheurs britanniques menée auprès d’enfants de CM1 et CM2. Il fallait rédiger deux textes : l’un à la main, l’autre sur clavier. « Les scripts avec clavier présentaient jusqu’à deux ans de retard de développement par rapport aux scripts manuscrits » précise l’étude. « Le geste d’écrire crée dans le cerveau une trace sous forme de mémoire motrice qui est ensuite utile pour identifier les lettres», explique à BFMTV Jean-Luc Velay, chercheur au laboratoire de neurosciences cognitives de l’université d’Aix-Marseille.

Dans une dictée, il s’agit de mobiliser tout de ses capacités. Écouter avec l’oreille, avec attention, recevoir une pensée d’un autre qui va son chemin vers la pensée de celui qui écrit. Chercher et trouver du sens à ce qui est dicté. Puis tenir en même temps plusieurs difficultés liées à ce sens même de la phrase, du texte dans son ensemble. En même temps.

La dictée, un exercice total

Il ne s’agit pas pour apprendre à écrire de remplir des trous en ne tenant qu’une seule difficulté ni d’identifier des erreurs et ainsi visualiser du faux. Grand exercice, la dictée est un exercice total.

 

Contact :

Hélène Bodenez 06 20 04 64 87

udpj@outlook.fr

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